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Les symptômes d’un Burn-Out et les mesures de prévention

2023-03-12T15:25:37+01:00Psychologie|

Nous vivons à l’ère du burn-out, où la santé mentale et physique des travailleurs est de plus en plus mise à rude épreuve par le rythme effréné de la vie professionnelle moderne. Mais qu’est-ce que le burn-out exactement ? Et comment pouvons-nous apprendre à mieux le gérer pour prévenir son apparition ? Dans cet article, nous explorerons les causes du burn-out et examinerons certains des facteurs de risque importants, ainsi que diverses stratégies efficaces pour le prévenir.

Définition du burn-out

Le burn-out, ou le syndrome d’épuisement professionnel, est un état d’épuisement psychique et physique particulièrement commun chez les travailleurs des organisations modernes. Il se caractérise par une perte de motivation et de sens au travail causée par un investissement excessif de l’individu dans son environnement de travail.

Qu’est-ce que le burn-out ?

Le syndrome d’épuisement professionnel (SEP) ou burn-out est une condition courante chez les individus qui sont engagés dans un travail intense, chroniquement stressant et soumis à de nombreuses exigences physiques et mentales. Les personnes atteintes de la maladie ont tendance à perdre progressivement la motivation et le sens qu’elles éprouvent pour leur emploi et ressentent souvent une fatigue excessive, ainsi qu’une irritabilité ou une dépression profonde.

Quels sont les symptômes du burn-out ?

symptômes du burn-outLe burn-out est souvent la conséquence d’une atteinte au bien-être des travailleurs et ses principaux symptômes du burn-out comprennent :

  • Épuisement émotionnel: Le sentiment constant d’être épuisé, perturbé et incapable de réagir aux situations professionnelles stressantes. La victime ressent une fatigue intense et persistante. Souvent, on est aussi en présence d’une perte de motivation ou d’intérêt pour le travail ou d’autres activités
  • Ressentiment vis-à-vis du travail: Les personnes touchées par le burn-out peuvent commencer à réagir négativement aux demandes liées à leur emploi, ce qui peut entraîner une baisse significative de la motivation et des performances. On constate aussi une perte de motivation ou d’intérêt pour le travail ou d’autres activités
  • Luttes persistantes: Les personnes atteintes de ce syndrome ont beaucoup plus de difficultés que les autres à surmonter les obstacles qui se dressent devant elles.
  • Sentiment d’inutilité: Les personnes atteintes du burn-out peuvent avoir l’impression que rien ne change même si elles font des efforts considérables pour améliorer la situation.
  • Difficultés relationnelles: Les personnes souffrant du burn-out peuvent perdre facilement patience avec les autres et adopter des comportements antisocial. Une irritabilité, une humeur dépressive ou des sautes d’humeur font partie des symptômes de la maladie.
  • Des troubles du sommeil, des maux de tête, des douleurs musculaires ou articulaires
  • Des comportements compulsifs, comme l’abus d’alcool ou de drogues

Ces symptômes peuvent apparaître progressivement et devenir de plus en plus sévères au fil du temps, jusqu’à ce que la personne atteigne un point de rupture émotionnelle et physique. Il est important de noter que le burn-out est une affection médicale reconnue, et que la consultation d’un professionnel de la santé est recommandée si l’on suspecte que l’on en souffre.

Quels sont les facteurs de risque du burn-out ?

burn-outLes facteurs de risque du burn-out incluent :

  • Stress: Une trop grande quantité ou une durée prolongée de stress peut augmenter le risque de développer un état d’épuisement professionnel.
  • Charge de travail: Une charge de travail excessive peut conduire à l’épuisement car le corps et l’esprit n’ont pas le temps de se régénérer.
  • Troubles psychologiques: Les personnes souffrant de troubles mentaux tels que la dépression ou l’anxiété sont plus susceptibles d’être touchées par le burn-out en raison du stress supplémentaire.
  • Situation sociale: Les personnes qui évoluent dans des milieux sociaux négatifs ou dysfonctionnels sont plus exposés au risque de burn-out, car elles manquent souvent de soutien et d’encouragement pour faire face aux exigences professionnelles.
  • Chronicité des problèmes émotionnels: Le sentiment constant d’insatisfaction, de désespoir et de frustration causés par des difficultés persistantes peut contribuer à un état d’épuisement professionnel.

Diagnostic et traitement du burn-out

Le burn-out est une maladie complexe qui nécessite un diagnostic approprié et une prise en charge spécifique pour permettre aux patients de retrouver leur motivation perdue. Cependant, il est important de noter que chaque cas ne requiert pas forcément un traitement médicamenteux car les interventions non médicamenteuses offrent souvent les meilleurs résultats.

Comment le burn-out est-il diagnostiqué ?

Le processus de diagnostic du burn-out commence généralement par une consultation avec un médecin ou un psychiatre, qui posera des questions sur l’historique personnel, la situation sociale et le mode de vie du patient. Une fois que le médecin aura recueilli suffisamment d’informations, il pourra effectuer un examen physique et passer en revue divers tests psychologiques standardisés afin d’identifier les symptômes associés au syndrome d’épuisement professionnel.

Que faire quand on souffre de burn-out ?

Si vous souffrez de burn-out, il est important de prendre des mesures pour prendre soin de vous et récupérer. Voici quelques étapes que vous pouvez prendre pour traiter le burn-out :

  • Reconnaître et accepter votre état de santé. Le burn-out est une maladie qui peut affecter n’importe qui, donc il n’y a pas de honte à admettre que vous avez besoin d’aide.
  • Prendre du repos et faire une pause de votre travail ou de toute autre activité stressante qui contribue à votre état de stress.
  • Consulter un professionnel de la santé mentale, comme un psychologue ou un psychiatre, pour obtenir un soutien et des conseils professionnels. Vous pouvez également parler à votre médecin de famille.
  • Établir des limites claires pour vous-même, en apprenant à dire non aux demandes excessives et en trouvant un équilibre entre le travail et les loisirs.
  • Pratiquer des activités relaxantes et des techniques de gestion du stress, comme la méditation, le yoga, la respiration profonde, la relaxation musculaire progressive, etc.
  • Engager des changements durables dans votre vie et votre environnement professionnel pour prévenir la récurrence du burn-out, tels que la mise en place de limites de travail raisonnables, l’amélioration de la communication avec les collègues et les supérieurs, etc.

Il est important de prendre des mesures pour réduire le stress et les facteurs de risque de burn-out au travail, tels que la surcharge de travail, les délais serrés, le manque de soutien et de reconnaissance, etc. Cela inclut la mise en place de limites de travail raisonnables, la recherche de soutien et de conseils professionnels, la participation à des programmes de gestion du stress et l’amélioration de la communication avec les collègues et les supérieurs.

Quelle est la durée moyenne d’un arrêt de travail pour burn-out ?

La durée de l’arrêt de travail pour burn-out peut varier de quelques semaines à plusieurs mois.

Selon une étude de l’Assurance Maladie en France, la durée moyenne d’un arrêt de travail pour épuisement professionnel était de 134 jours en 2018. Cela représente plus de quatre mois d’absence au travail.

Prévention du burn-out

Prévention du burn-outLa prévention demeure le meilleur remède contre le syndrome d’épuisement professionnel. Bien qu’il soit souvent difficile d’empêcher complètement le burn-out, diverses mesures peuvent être prises pour minimiser les risques.

Quels sont les moyens de prévenir le burn-out ?

Il existe plusieurs façons d’aider une personne à prévenir ou à minimiser son risque de burn-out :

  • Changement des attentes vis-à-vis du travail: Il est important de reconnaître qu’une personne ne peut pas accomplir un travail infini sans se ressentir. Il est donc essentiel que les employés adaptent leurs attentes face au travail afin de limiter l’impact nocifs sur la santé mentale.
  • Gestion du stress: La pratique de techniques de gestion du stress telles que la respiration profonde, le yoga, la méditation et l’activité physique peut aider à maintenir un niveau acceptable de stress.
  • Réaménagement des horaires: Une meilleure planification et la réduction des heures supplémentaires pourraient aider les personnes à éviter l’accumulation de fatigue causée par le surmenage.
  • Repos adéquat: Il est important de prendre suffisamment de repos pour permettre au corps et à l’esprit de se régénérer, sinon ils risquent d’être affaiblis et plus exposés au burn-out.
  • Exercice régulier: L’exercice peut aider à améliorer l’humeur et contribuer à maintenir une bonne santé physique et mentale qui résisteront mieux aux exigences quotidiennes.

Comment les organisations peuvent-elles prévenir le burn-out ?

Les organisations ont également un rôle primordial dans la prévention du burn-out. Elles doivent mettre en place des politiques visant à réduire ou à supprimer complètement les facteurs de risque susceptibles d’entraîner ce syndrome :

  • Mise en place d’une culture saine: Les organisations doivent encourager une atmosphère positive et inclusives qui favorise la collaboration entre les membres et mette l’accent sur des objectifs communs plutôt que sur des performances individuelles.
  • Aménagement des horaires: Les employeurs devraient limiter les heures supplémentaires excessives pour assurer un équilibre entre le travail et la vie personnelle des employés.

Conclusion

Il est important de noter que la guérison du burn-out prend du temps et nécessite un traitement professionnel à long terme. Si vous pensez souffrir de burn-out, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé mentale pour obtenir un soutien et des conseils personnalisés.

Notez qu’il existe deux autres risques psychosociaux dont on parle moins, le bore-out et le brown-out qui peuvent aussi nuire à la santé des travailleurs.

Le suicide sur le lieu de travail ou karojisatsu

2023-10-26T14:23:51+02:00Psychologie|

Le suicide sur le lieu de travail est un phénomène préoccupant. Le constat est interpellant : les suicides au travail ont augmenté dans de nombreux pays ces dernières années, ce qui témoigne de l’importance de prendre des mesures pour prévenir les risques psychosociaux au travail.

Le suicide sur le lieu de travail

Les suicides au travail peuvent être associés à plusieurs facteurs de risque, notamment :

  • Le stress lié au travail : Les travailleurs peuvent être soumis à des niveaux de stress élevés en raison d’une surcharge de travail, de pressions pour atteindre des objectifs, de conflits avec des collègues ou des supérieurs, de l’insécurité de l’emploi, de conditions de travail difficiles, etc.
  • Les troubles mentaux : Les travailleurs souffrant de troubles mentaux, tels que la dépression, l’anxiété, le trouble bipolaire ou le trouble de stress post-traumatique, peuvent être plus susceptibles de se suicider sur leur lieu de travail. Il faut souligner que les troubles mentaux peuvent découler d’une absence de gestion et de prévention des risques psychosociaux par l’employeur.
  • Les facteurs personnels : Les facteurs personnels, tels que les antécédents de traumatismes, les problèmes de santé mentale ou les difficultés financières, peuvent également augmenter le risque de suicide sur le lieu de travail.
  • Les facteurs organisationnels : Les facteurs organisationnels, tels que le harcèlement, la discrimination, les restructurations, les licenciements ou la culture d’entreprise, peuvent également avoir un impact sur le bien-être mental des travailleurs et augmenter le risque de suicides sur le lieu de travail.

Qu’est-ce que le karojisatsu ?

karojisatsuLe terme « karojisatsu » est un mot japonais qui signifie littéralement « suicide du travail« . Il fait référence à un phénomène où les travailleurs japonais se suicident en raison du stress et de la pression associés à leur travail.

Le karojisatsu est souvent associé à une culture du travail intense au Japon, où les travailleurs sont souvent appelés à travailler de longues heures et à faire preuve d’un dévouement extrême envers leur entreprise. Les pressions associées à ce mode de travail peuvent inclure des heures de travail excessives, des délais serrés, des responsabilités accrues, des conflits de travail, des harcèlements, des discriminations et des attentes irréalistes de la part des employeurs.

Le phénomène du karojisatsu est devenu une préoccupation majeure pour le gouvernement et les organisations de travail au Japon. Des enquêtes ont montré que le taux de suicide chez les travailleurs japonais est significativement plus élevé que dans d’autres pays développés, et que le stress lié au travail est un facteur important de ces suicides.

Les autorités japonaises ont pris des mesures pour tenter de remédier à cette situation, notamment en encourageant une culture du travail plus équilibrée et en introduisant des réglementations pour limiter les heures de travail et encourager les employeurs à prendre en compte la santé mentale de leurs employés. Les suicides au travail et le phénomène du karojisatsu reste un problème majeur pour la société japonaise. Cela montre l’importance de prendre en compte les risques psychosociaux associés au travail.

Le karojisatsu existe-t-il en Belgique ou en France ?

Le phénomène du karojisatsu est souvent associé à la culture de travail japonaise. Pourtant des situations similaires se produisent dans d’autres pays, y compris en Belgique et en France.

Selon une étude menée par l’Université de Gand en 2019, en Belgique environ 7 % des travailleurs belges ont déjà pensé à se suicider à cause de leur travail et 1 % ont déjà fait une tentative de suicide.

En France, on doit penser au karojisatsu lorsque des travailleurs sont soumis à des pressions extrêmes au travail et peuvent en arriver à se suicider. Le stress lié au travail est également un problème important en France, où les taux de dépression et d’anxiété liés au travail sont relativement élevés.

Ces phénomènes mettent en évidence les risques psychosociaux liés au travail dans les pays occidentaux, et l’importance de la prévention et de la gestion de ces risques pour protéger la santé mentale et le bien-être des travailleurs. Les entreprises et les gouvernements doivent prendre des mesures pour réduire le stress et les pressions liés au travail, et encourager une culture de travail saine et équilibrée.

Le suicide au travail, le cas France Telecom

Entre 2008 et 2009, 35 salariés de France Télécom se sont suicidés, dont certains sur leur lieu de travail. Ces suicides ont été associés à des conditions de travail difficiles, notamment des restructurations, des transferts forcés et des licenciements, ainsi qu’à une culture d’entreprise où les travailleurs étaient soumis à des niveaux de stress élevés et à des pressions pour atteindre des objectifs ambitieux.
On peut y voir des similitudes avec le phénomène du karojisatsu au Japon. Ces suicides ont été associés à des conditions de travail difficiles, notamment des restructurations, des transferts forcés et des licenciements, ainsi qu’à une culture d’entreprise où les travailleurs étaient soumis à des niveaux de stress élevés et à des pressions pour atteindre des objectifs ambitieux.

Les enquêtes menées après les suicides ont révélé que certains employés de France Télécom avaient été confrontés à des harcèlements, des discriminations et des intimidations de la part de leurs supérieurs, et que les conditions de travail étaient devenues insupportables pour certains d’entre eux.

Cependant, il convient de noter que le contexte économique, culturel et social de la France est différent de celui du Japon, et que les raisons sous-jacentes aux suicides à France Télécom peuvent être spécifiques à cette entreprise et à sa culture organisationnelle.

Malgré ces différences, les suicides à France Télécom ont mis en évidence l’importance de la prévention des risques psychosociaux au travail, ainsi que la nécessité d’assurer un environnement de travail sain et sécurisé pour les travailleurs. Les entreprises et les gouvernements doivent prendre des mesures pour prévenir les pressions excessives, les harcèlements et les discriminations sur le lieu de travail, ainsi que pour soutenir les travailleurs en cas de difficultés liées au travail.

suicide sur le lieu de travail

Que devrait faire un employeur pour éviter les suicides sur le lieu de travail ?

Pour éviter les suicides sur le lieu de travail, les employeurs peuvent prendre plusieurs mesures préventives. Voici quelques exemples :

  • Créer un environnement de travail sain : Les employeurs peuvent promouvoir un environnement de travail sain en veillant à ce que les travailleurs disposent des ressources et des outils dont ils ont besoin pour effectuer leur travail de manière efficace. Cela peut inclure des formations en gestion du stress, des pauses régulières, des horaires de travail flexibles et une communication ouverte.
  • Identifier et gérer les facteurs de risque : Les employeurs doivent être conscients des facteurs de risque qui peuvent affecter la santé mentale de leurs travailleurs, tels que le stress, le harcèlement et la discrimination. Ils peuvent mettre en place des mesures pour prévenir ces risques, comme des politiques de tolérance zéro pour le harcèlement et la discrimination, des canaux de communication pour signaler les problèmes de santé mentale et des programmes d’assistance aux employés.
  • Adopter une attitude juste envers chaque membre du personnel. Le favoritisme et les traitements préférentiels entrainent des blessures d’injustice qui peuvent avoir des conséquences terribles pour la victime.
  • Offrir des ressources pour la santé mentale : Les employeurs peuvent offrir des ressources pour la santé mentale, comme des programmes d’aide aux employés, des séances de thérapie ou de coaching en santé mentale et des groupes de soutien pour les travailleurs en difficulté.
  • Encourager la communication : Les employeurs peuvent encourager la communication ouverte et honnête entre les travailleurs et la direction, afin de faciliter la résolution des problèmes et de renforcer la confiance des travailleurs envers l’organisation.

Le travail peut tuer, le Karoshi

Malheureusement, il n’y a pas que le karojisatsu. De mauvaises conditions de travail peuvent aussi tuer. C’est ce que les japonais appellent le Karoshi.

Le karoshi est un terme japonais qui signifie littéralement « mort par excès de travail ». Il s’agit d’un phénomène où les travailleurs japonais meurent soudainement d’épuisement, de maladie cardiaque, d’accidents vasculaires cérébraux, ou de suicides liés au stress et à la pression excessive au travail. Le karoshi est souvent associé à une culture du travail intense et à des horaires de travail très longs au Japon, où les travailleurs sont souvent poussés à travailler des heures supplémentaires non rémunérées pour démontrer leur loyauté envers leur entreprise.

Le karoshi a été reconnu comme une cause de décès officielle au Japon dans les années 1980, et depuis lors, des mesures ont été mises en place pour limiter les heures de travail et promouvoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le phénomène du karoshi persiste toujours au Japon et reste un sujet de préoccupation pour les travailleurs et les autorités compétentes.

Conclusion

Il est important pour les employeurs de reconnaître l’impact potentiellement dévastateur des risques psychosociaux au travail et de prendre des mesures pour protéger la santé mentale de leurs travailleurs. En offrant un soutien adéquat et en promouvant un environnement de travail sain, les employeurs peuvent aider à prévenir les suicides sur le lieu de travail et à promouvoir un environnement de travail sain et équilibré pour tous.

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